Prix du carbone- Est-ce que quelqu’un écoute?

 

Prix du carbone- est-ce que quelqu’un écoute?

Depuis ma présentation au Comité de Sélection sur le changement climatique en septembre 2016, Forêt NB et l’industrie qu’elle représente a et continue de démontrer son soutien quant aux mesures à prendre pour remédier aux effets du changement climatique et atténuer les impacts du réchauffement de notre province, ce sont les ressources forestières et les communautés qui en dépendent.

Les premières étapes

De retour en 2016, notre objectif était de suggérer aux comités des moyens de renforcer la résilience et d’atténuer le changement.  À l’échelle nationale, le secteur des pâtes et papiers avait déjà réduit ses émissions totales de GES de 60% depuis 1990. Des réductions d’émissions seraient très difficiles à réaliser et, si possible, très coûteuses. Les premières étapes à entamer sont la cogénération avec la biomasse pour la chaleur combinée et la puissance, l’investissement dans les chaudières de récupération et le passage de combustible de soute à des sources de carburant de remplacement, ces actions avaient presque tous été réalisées par 2010, grâce au crédit de l’investissement de l’industrie et au Programme fédéral de transformation des pâtes et papiers verts. Déjà des excellents quartiles dans le monde, si l’industrie allait émettre n’importe quel CO2, et la réalité est qu’elle le fera, alors l’accent devrait être sur la façon dont nous pourrions atténuer ses effets?

Sylviculture et séquestration

Durant ma présentation au Comité, j’ai suggéré de faire un investissement supplémentaire dans la sylviculture intensive sur les terrains de la Couronne et privées. On n’était pas les seuls. En fait, une coalition de groupes, représentant des propriétaires de bois privés à travers le Canada, y compris la Fédération du Nouveau-Brunswick des propriétaires de terrains boisés, a vu la valeur d’avoir une stratégie semblable. Elle est allée jusqu’à préparer une proposition formelle en juillet 2016 demandant l’appui fédéral à ce type d’atténuation. La suggestion de Forêt NB faite auprès du Comité de sélection provincial ainsi que la proposition des propriétaires de terrains privés n’a pas semblé avoir eu de soutien d’Ottawa. Les raisons de leur inaction ont été plus clairement définies au début de 2017, lorsque l’environnement et le changement climatique Canada (CETC) a publié un document technique sur le système fédéral de fixation des prix du carbone.  Le gouvernement fédéral a clairement mis l’accent sur la réduction des émissions, l’atténuation étant l’objectif secondaire. Ce document technique décrit le cadre dans lequel Ottawa traitera les provinces, qui ne veulent pas concevoir et mettre en œuvre des systèmes de tarification du carbone, qui répondent aux résultats énoncés dans l’approche pancanadienne de la tarification de la pollution par le carbone, en 2016. Fondamentalement, il faut réduire les émissions dans le temps et un degré acceptable de rigueur afin que tout le monde ressente un peu la douleur du coût pour créer des changements dans le comportement. Dans une certaine mesure, cela faisait du sens jusqu’à ce qu’on voie comment le coût allait être distribué. Par conséquent, le Nouveau-Brunswick s’est fait jouer un mauvais tour.

 

Promouvoir un système « Faite au NB »

Le cœur du problème est que le système fédéral n’est pas conçu pour tenir en compte toutes les nuances régionales qui vont avec l’application d’une politique générale telle que l’approche de tarification de la pollution par le carbone.

Honnêtement les fédéraux ont probablement été aussi choqués que l’industrie et toute la province que le plan soit adopté volontiers, sans concevoir un plan taillé à la province.  En fait, nous étions, pendant une courte période, le seul jeu en ville pour que l’ECCC impose leur taille unique à tous les plans fédéraux de prix de Backstop.  À la fin du mois de septembre 2018, toutes les provinces, à l’exception du NB, avaient un plan modifié de tarification du carbone complet ou partiel.  Par contre, le changement de gouvernement en septembre a renouvelé l’argument pour lancer un plan de tarification pour le Nouveau-Brunswick, mais en changeant les résultats électoraux provinciaux, les défis des tribunaux et un appel électoral fédéral a mis la province et Ottawa en désaccord les uns avec les autres.

L’offre actuelle

Forêt NB et ses cohortes dans l’industrie ont grandement consulté le Secrétariat des changements climatiques des provinces et ont exercé des pressions rigoureuses avec les représentants fédéraux et les députés du Nouveau-Brunswick pour tenir dûment compte d’une solution du Nouveau-Brunswick.  Nous comprenons qu’un plan a été rédigé et présenté à la CETC, qui était basé au modèle de Saskatchewan et accepté par le gouvernement fédéral. Le modèle de Saskatchewan n’a pas adopté de taxe sur le carburant et, par conséquent, n’a pas été pris en compte dans le programme fédéral de prélèvement de carburant, principalement pour le carburant et les combustibles de chauffage, mais il a proposé un système de tarification fondé sur les prix, semblable à celui du dispositif fédéral, avec des émissions mesurées par rapport à un objectifs de référence et de réduction qui démontrent une réduction graduelle de l’intensité des émissions au fil du temps.

Maintenant, nous attendons la réponse d’Ottawa par rapport à la proposition faite par le Nouveau-Brunswick. Malheureusement, nos craintes que la solution soit prise dans les enjeux politiques semblent devenir une réalité. Les gouvernements fédéraux et provinciaux peuvent croire qu’ils vont se distinguer en tirant une ligne dans le sable sur cette question, mais ils devraient se méfier de la vague de mépris provenant du public si nos industries ne peuvent travailler à rester compétitive au Nouveau-Brunswick.

Auteur: Mike Légère, directeur exécutif de Forêt NB