Pourquoi la province doit-elle augmenter les plantations de 25 % dans les prochains 20 ans?

En ce moment, l’industrie forestière est exposée à des défis sans précédent. La valeur élevée du dollar canadien; la compétition globale, la diminution dans le marché de la construction aux É.-U. et les coûts élevés d’énergie contribuent tous à un climat d’affaires difficile pour les investissements et mettent au défi la survie à long terme de l’industrie.

Ceci est similaire à ce que vivent d’autres industries. Nous devons nous adapter, réduire les coûts, moderniser et continuer avec des initiatives à valeur ajoutée pour faire face à ces défis. Cependant, contrairement à d’autres industries, la survie de la foresterie est basée sur une ressource renouvelable. Nous pouvons planter plus que nous récoltons sans compromettre les valeurs environnementales. Augmenter le niveau de plantation créera plus d’emplois à salaire élevé. Ceci est l’avantage de l’industrie forestière. C’est l’avantage du Nouveau-Brunswick.

Le développement de notre province et le renforcement de notre futur économique dépendent sur deux éléments clés : notre main-d’oeuvre et nos ressources. Nous devons gérer ces deux éléments judicieusement. La province du Nouveau-Brunswick peut créer un environnement propice pour le développement d’une industrie forestière compétitive. Pour sa part, l’industrie investira pour maintenir une position avantageuse sur sa compétition et continuera de gagner sur le marché mondial.

Il y aura des occasions positives sur le marché du bois dans deux à cinq ans, lorsque le niveau de récolte en Colombie-Britannique s’effondra après la récupération courante du bois tué par les insectes. Il y a aussi une augmentation de l’utilisation du bois en Asie, en plus d’une croissance dans les marchés de l’Europe de l’Ouest. Le futur promet aussi d’apporter une innovation au niveau des biocombustibles et de la production d’énergie à partir de la biomasse forestière non utilisées.

En créant un environnement favorable, l’industrie pourra continuer de faire ses recherches en développement de nouveaux produits à valeur ajoutée, de fournir des emplois à salaires élevés pour des milliers de Néo-Brunswickois et de contribuer de façon importante au succès économique de la province.

Toutefois, sans un approvisionnement de bois suffisant et assuré, les investissements nécessaires à la modernisation et à la mise en place d’initiatives à valeur ajoutée deviennent très difficiles, sinon impossibles.

Un approvisionnement en bois assuré

L’augmentation du niveau de plantation sur les terres de la Couronne permettra à l’industrie d’effectuer des investissements pour le futur, ce qui permettra au Nouveau-Brunswick d’être le chef dans la nouvelle économie à mesure que de nouveaux produits et de nouvelles utilisations pour le bois émergeront. La poursuite active d’investissements est une stratégie qui a bien fonctionné dans le passé et continuera de faire partie des objectifs en autosuffisance. Il faut appuyer les investissements stratégiques et la création d’un climat favorable en affaire dans notre province sans oublier l’implantation d’une politique intelligente pour le développement économique de nos ressources renouvelables pour le secteur forestier.

Afin de promouvoir et épauler un secteur forestier dynamique et une industrie de transformation du bois solide, la province du Nouveau-Brunswick doit mettre à la disponibilité de l’industrie un approvisionnement de bois stable et grandissant. Pour améliorer cet approvisionnement, il est d’abord nécessaire de se fixer des buts réalisables. C’est pourquoi l’industrie propose d’augmenter la plantation d’arbres de 25 % durant les 20 prochaines années. Se fixer un tel but permettra à l’industrie d’investir dans l’augmentation de l’approvisionnement. Le Groupe de travail sur l’autosuffisance a reconnu et a recommandé ce but au gouvernement.

Nous supportons aussi et encourageons l’implantation d’un objectif clair pour le bois. À ce jour, il y a des objectifs clairs et définis pour une panoplie d’autres valeurs de la forêt, ce qui continue de faire diminuer la quantité de bois disponible à l’industrie. Sans des objectifs clairs pour le bois, les forêts exploitables continueront de diminuer et les forêts avec contraintes continueront d’augmenter. La quantité de bois de la Couronne qui fournit les usines de transformation du Nouveau-Brunswick continuera de diminuer inutilement.

Les Néo-Brunswickois seraient intéressés de savoir que depuis 1982 la possibilité annuelle de coupe (PAC) a diminué depuis que la loi sur les terres de la Couronne et des forêts a été mise en place, et ce, malgré un investissement de 380 $ millions dans la plantation d’arbres sur les terres de la Couronne. Il est aussi intéressant d’apprendre que ceci est arrivé malgré le fait qu’il y a plus d’arbres qui poussent aujourd’hui au Nouveau-Brunswick qu’il y a 25 ans.

Sans une réserve de bois viable et prévisible, l’industrie forestière a dû importer près de 15 % de ses besoins en fibres de sources incertaines, de procéder à l’arrêt de certaines usines et d’exécuter des mises à pied. Cette diminution de la quantité de bois disponible a empêché des investissements dans le secteur forestier et a eu un impact négatif sur notre habileté de financer la modernisation des opérations. Nous supportons la recommandation du Groupe de travail sur l’autosuffisance de réduire la superficie des forêts avec contraintes de 30 % à 20 % du territoire. Nous croyons que cette initiative peut être accomplie sans compromettre les objectifs environnementaux. Nous supportons cette initiative, car elle est basée sur la science, et le ministère des Ressources naturelles ainsi qu’un vérificateur indépendant rendront l’industrie responsable d’une bonne planification et obligeront l’industrie à suivre des standards de gestion élevés. Nous continuerons d’être à l’avant-garde de toutes certifications environnementales.

L’industrie pense qu’il y a de meilleures façons pour gérer les forêts avec contraintes. Nous croyons que nous pouvons faire pousser plus d’arbres par l’entremise de l’intensification de la sylviculture. Sur le terrain ceci se traduit par l’augmentation des superficies de plantation et des superficies d’éclaircie précommerciale afin d’augmenter le rendement de certaines zones. En faisant ainsi, il est possible d’augmenter les terres mises de côté pour des parcs, des réserves écologiques et des zones sauvages.

Présentement, 6 % des forêts du Nouveau-Brunswick sont des « zones totalement protégées ». C’est-à-dire qu’aucune récolte n’est permise. Cependant, plus de 30 % des forêts ont des contraintes de gestion, ce qui veut dire que la récolte de bois est permise, mais seulement à une très petite échelle rendant ces opérations très cher avec peu de retour financières. Voilà ce qui est désigné des forêts avec contraintes. Toutes récoltes dans ces zones sont très coûteuses. À nos yeux, il est mieux d’augmenter la possibilité de coupe dans certaines zones et d’augmenter les zones complètement protégées. Il n’y a pas un meilleur moment que le présent pour évaluer les concepts tels que la réduction des forêts avec contraintes au profit de l’augmentation des forêts sous avec une protection totale.

Considérez les items suivants :

a) Il est possible d’augmenter les forêts exploitables et les emplois tout en augmentant les zones avec une désignation de protection totale.

b) Il est possible qu’un territoire forestier fournisse des valeurs multiples à la société. Par exemple, nous savons qu’un aigle ou un chevreuil et de vieux arbres peuvent survivre dans le même habitat général. Avec une gestion intelligente de ces zones, il est possible d’atteindre plusieurs objectifs simultanés de la faune.

Nous supportons les recommandations du Groupe de travail sur l’autosuffisance à faire pousser et à récolter 25 % plus d’arbres. Nous savons que nous pouvons augmenter le rendement en améliorant les efforts en sylviculture sur les terres de la Couronne. Nous supportons complètement l’augmentation de la superficie de plantations sur les terres privées. Une telle initiative fournira des bénéfices additionnels sur l’économie et sur l’environnement pour le Nouveau-Brunswick. L’industrie forestière est engagée à travailler avec la Fédération des propriétaires des lots boisés et le gouvernement pour trouver des façons d’augmenter la sylviculture sur les terres privées. L’intensification de la sylviculture sur les terres privées permettra d’augmenter les forêts exploitables tout en assurant la viabilité à long terme de cette industrie.

La question d’un approvisionnement en bois est critique pour le futur de l’industrie forestière et pour l’économie de cette province. Nous devons travailler ensemble afin d’assurer que les intérêts de tous les Néo-Brunswickois soient pris en considération dans les pratiques de l’aménagement des terres forestières de la province pour ainsi rencontrer toutes nos responsabilités économiques, sociales et environnementales.

L’industrie, les propriétaires de lots boisés privées et le gouvernement doivent travailler ensemble pour assurer un approvisionnement en bois viable et garantie pour les usines de transformation du bois du N.-B. Le bois est à la base de cette industrie et fournit 23 000 emplois directs et indirects aux Néo-Brunswickois. Les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux d’une industrie forestière en santé au N.-B. sont importants, y compris le financement pour les soins de santé, l’éducation et les routes.