L’industrie forestière gère les ambitions pour le sirop d’érable, à ses propres risques

 L’organisme, représentant les producteurs de sirop d’érable du Nouveau-Brunswick, a récemment exprimé son mécontentement à l’égard du rythme auquel d’autres baux fonciers publics ont été mis à la disposition des producteurs de sirop. Il est décevant de voir l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick appuyer une campagne qui dénigre les entreprises de produits forestiers existantes, alors qu’elles devraient chercher des occasions de collaborations avec l’industrie, pour obtenir des résultats mutuellement positifs. 

L’un des récits, les plus malheureux qui se propagent, est que les entreprises du secteur forestier récoltent les zones forestières proposées et identifiées comme ayant un potentiel de sucre d’érable, avant qu’elles ne soient attribuées aux producteurs de sirop. Ironiquement, cette désinformation sur la gestion du bois franc par le secteur forestier, et les forêts en général, ne sert qu’à creuser des divisions, là, où nous devrions travailler pour trouver des solutions. 

La réalité, concernant les 12 000 hectares additionnels proposés, est que les titulaires de permis de terres de la Couronne, qui comprennent les principales sociétés forestières de la province, sont tenus de gérer les zones à forte densité d’érable conformément à la Politique sur les Zones de Gestion Spéciale de l’Érable à Teneur Élevée, qui maintient la domination de l’érable pour l’exploitation potentielle des érablières.  Si elle est attribuée à la production de sirop, cette zone entraînera une perte d’approvisionnement en bois franc, qui est déjà tendu pour plusieurs grands employeurs. À long terme, ce n’est pas comme si l’industrie du bois franc a une surabondance de fibres, surtout avec l’ajout des nouvelles contraintes sur l’approvisionnement du bois, spécifiquement, le doublement des aires de conservation de la province, quelque chose que le secteur des produits forestiers a soutenu publiquement malgré son impact. 

Nous comprenons le désir des producteurs de sirop d’érable de faire croître leur secteur, mais leur campagne de communication doit être mise en contexte. Selon un communiqué de presse du gouvernement du Nouveau-Brunswick en 2017, l’industrie du sirop d’érable employait 2300 travailleurs saisonniers et à temps partiel, avec des ventes d’environ 13 millions $. Cette même année, la province a ajouté 4400 hectares de terres à la production de sucre d’érable, soit une augmentation impressionnante de 41% aux baux existants, ce qui totalise maintenant 14500 hectares. Ce n’est pas une augmentation négligeable depuis 2017.

En revanche, la consommation de bois du secteur forestier emploie actuellement 24 000 personnes, directement et indirectement, la majorité de ses emplois sont à temps plein et bien rémunérés, et génèrent d’importantes recettes commerciales et fiscales pour soutenir les investissements gouvernementaux dans les services publics. Les entreprises investissent également lourdement dans leurs collectivités et le secteur contribue, de façon importante, à plus de 40 assiettes fiscales municipales et à l’économie provinciale en général, à près de 1,7 milliard de dollars, par année.

La fausse représentation, par l’association acéricole, sur les pratiques de gestion de l’industrie forestière quant aux zones d’érable identifiées, a été utilisé comme un moyen pour accélérer l’action du gouvernement, mais c’est trompeur pour le public.  L’industrie forestière respecte ses obligations, en procédant à une récolte partielle dans les zones proches des baux d’érable actuels. Nous supposons que le ministère envisage des options pour d’autres baux futurs et nous surveillerons comment ils équilibreront les ambitions d’expansion d’une partie, avec le maintien de l’approvisionnement en bois brut, pour l’autre. Positionner les industries les unes contre les autres est contre-productif, il y a de la place pour la coexistence et la coopération.

Kim Allen

Directrice exécutive